Le département du Gard possède 3 Grands Sites de France labélisés sur son territoire :
- Le Cirque de Navacelles, qui se situe également sur le territoire de l’Hérault (Vous retrouverez sa description sur la page « Les grands sites naturels de l’Hérault »)
- Les gorges du Gardon et le pont du Gard, le monument Antique le plus visité de France
- La Camargue Gardoise, pays de marais, roselières et flamants-roses
Le label national Grand Site de France a pour objectif la préservation des lieux soumis à une forte fréquentation touristique. L’objectif est de permettre aux visiteurs de les découvrir en y minimisant leur empreinte environnementale.
Au-delà de ces sites magiques qui résument la variété des paysages du Gard, je vais également vous présenter d’autres lieux tout aussi sublimes parfois déjà bien connus, parfois un peu moins. Vous trouverez ici un court résumé des sites en question et je rédigerai au fil de l’eau des articles plus complets avec des conseils de visites, des balades, idées d’activités et détails culturels.
Les gorges du Gardon et le pont du Gard
On commence avec le monument historique le plus emblématique du département : le pont du Gard qui enjambe le Gardon. Inscrit depuis 1985 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, le pont du Gard est une partie d’un ancien aqueduc romain de 52 km sur 3 niveaux. Probablement bâti dans la première moitié du Ier siècle, il assurait la continuité de l’aqueduc romain qui conduisait l’eau d’Uzès à Nîmes. Pont aqueduc romain le plus haut du monde, c’est un chef-d’œuvre d’ingénierie. À cause du relief, l’aqueduc serpente à travers les petites montagnes et vallées des garrigues.
Les gorges du Gardon qui l’entourent sont un haut lieu de biodiversité. Reconnue réserve naturelle, zone Natura 2000, réverse de biosphère par l’UNESCO, le site est bien protégé pour assurer un maximum sa conservation.
Ouvert toute l’année, l’accès au Pont du Gard est payant et réglementé. Le parking est de 9€ par voiture. Cela permet d’accéder au site naturel et de se baigner aux abords du pont dans le Gardon. Un billet supplémentaire de 6,50 € par adulte permet d’accéder au musée de 2500m2 dédié à la romanité, aux espaces découvertes et aux expositions temporaires (environ 1h30 de visite). Des visites guidées sont également proposées. Gratuit pour les jeunes de moins de 18 ans, les étudiants et les personnes en situation de handicap.
>> Lire mon article le Pont du Gard : une merveille de l’Antiquité
La Camargue Gardoise
Territoire unique en son genre, la Camargue a des airs de bout du monde. Des grands espaces à perte de vue, des plages, des étangs, des roselières mais aussi et surtout des oiseaux par milliers, des chevaux, des taureaux … Un espace plein de vie et de traditions !
Vaste zone humide de 150 00 hectares, elle abrite près de 350 espèces d’oiseaux sédentaires et migrateurs. Plus grande zone humide de France, c’est un lieu important pour la migration et l’hivernage des oiseaux, l’un des derniers milieux naturel de la façade méditerranéenne. Le Parc naturel régional de Camargue s’étend essentiellement sur les communes d’Arles et Saintes-Maries-de-la-Mer dans les Bouches-du-Rhône. Mais une partie de la Camargue s’étend aussi du côté du Gard, on l’appelle la Petite Camargue ou Camargue Gardoise. Ainsi on peut inclure dans la Camargue les marais salants d’Aigues-Mortes, l’Etang de Scamandre, le Grau-du-Roi, Port-Camargue, et même l’étang de l’Or.
Aigues-Mortes la capitale de la Petite Camargue est une cité fortifiée qu’il ne faut surtout pas manquer. Premier port du royaume de France sur la Méditerranée, Aigues-Mortes est aujourd’hui entourée de terres. Ses remparts très bien conservées font 1,6 km et il est possible d’en faire le tour en intégralité via le chemin de ronde. Cette jolie ville est animée de nombreux ateliers d’artistes et d’artisans d’art. Tout près, vous pouvez également aller visiter les salins du Midi à Aigues-Mortes qui proposent de découvrir la production du sel de Camargue. 1000 palettes de rose en perspective !
Les gorges de la Cèze et les cascades du Sautadet
La Vallée de la Cèze est un véritable écrin de nature entre les Cévennes et la Provence. Voici ici le Sud authentique et sauvage, idéal pour pratique de multiples sports de pleine nature. Le site emblématique des environs, ce sont les cascades du Sautadet situées sur la commune de La-Roque-sur-Cèze dans le Gard.
Site géologique exceptionnel formé par le cours de la Cèze, les cascades du Sautadet sont depuis 1993 un site classé en zone naturelle. Curiosité sauvage qui résulte de l’érosion du plateau calcaire pendant 5 millions d’années, il s’agit d’une impressionnante succession de cascades et de failles où l’eau s’engouffre en bouillonnant. La Cèze a creusé des canaux, des cavités appelées « chaudrons » ou marmites de géant » pouvant faire plusieurs mètres de diamètre. Le tout se rejoint pour créer une succession de cascades. Sur une dizaines de mètres, le cours de la Cèze s’abaisse ainsi de 15 mètres pour redevenir une rivière plus calme propice à la baignade. Lieu d’une grande beauté, il est aussi réputé dangereux à cause de la force des courants.
La baignade est interdite dans les cascades, mais un sentier permet de longer la Cèze et d’atteindre un peu plus bas une plage de galets.
>> Lire l’article « Découverte des cascades du Sautadet et du village de La-Roque-sur-Cèze »
Le Mont Aigoual
Dans le sud du Massif central, entre le Gard et la Lozère se dresse le Mont Aigoual. Du haut de ses 1567 mètres d’altitude c’est le point culminant du territoire Gardois et des Cévennes. Son panorama, son climat et l’observatoire météorologique en font un lieu à part.
Tout d’abord le massif de l’Aigoual c’est une trentaine de très belles randonnées boisées à réaliser pendant les beaux jours. Pendant l’hiver, c’est une station de ski (station de ski Prat Peyrot) qui propose 14 pistes de ski alpin, 60 km de ski de fond et un parcours en raquette de 5km. Mais ce n’est pas tout, à son sommet on se retrouve nez à nez avec un imposant bâtiment aux airs de château fort, la dernière station de montagne encore habitée de France inaugurée en 1894. L’observatoire Météo France étudie les différents phénomènes météorologiques de la région. Il est en accès libre de mai à septembre. Un espace d’exposition de 350m2 permet de s’initier à la science de la météo et à l’observation du temps.
Savez-vous que le Mont Aigoual peut subir des conditions climatiques très rudes en hiver ?
Voyez vous-même sur la photo (j’en aurais encore pleins d’autres à vous montrer dans un prochain article), c’est ici le lieu de bataille des flux d’air océaniques et méditerranéens. Parfois, l’observatoire se retrouve complétement glacé, on se croirait alors dans le monde enchanté de la « Reine des neiges ».
Le massif de l’Aigoual est beau à toute saison, la nature et les activités ressourçantes sont toujours aux rendez-vous.
Le parc national des Cévennes
Créé en 1970, le parc national des Cévennes est principalement situé sur les départements de la Lozère, du Gard et de l’Ardèche. C’est le seul parc national de métropole dont le cœur est habité et exploité par des résidents permanents (agriculture et chasse). Reconnu réserve de biosphère par l’Unesco en 1985, c’est un territoire de moyenne montagne s’étalant sur 122 communes et formé par 4 entités géographiques distinctes : le massif de l’Aigoual, le Causse Méjean avec les Gorges du Tarn et de la Jonte, le mont Lozère et les vallées cévenoles.
La biodiversité de ce parc national est remarquable. Les Cévennes sont recouvertes à 72 % de forêt, elles hébergent 168 habitats naturels et 2400 espèces animales (nombreux rapaces). Avec 11 000 espèces végétales, la flore y est abondante et diversifiée (surtout des fleurs et fougères). Une des priorités est de favoriser une agriculture qui soit à la fois dynamique, productive, respectueuse de l’environnement et gestionnaire des paysages et de la biodiversité. Sur ce territoire, l’agropastoralisme est roi. C’est la principale garantie de l’entretien des paysages pour un subtil équilibre entre milieux forestiers et milieux ouverts.
Dans le parc national des Cévennes, vous trouverez de jolis villages tel qu’Anduze, Vézénobre, Saint-Jean-du-Gard ou encore Aujac ou Bonnevaux. Les activités de plein air ne manquent pas : vélo, randonnée, vélorail des Cévennes, train à vapeur des Cévennes, visite de la bambouseraie près d’Anduze, accrobranche, rafting …
>> Lire l’article « Voyage dans le temps à bord du train à vapeur des Cévennes »
>> Lire l’article sur mon week-end en Cévennes
La vallée de l’Eure à Uzès
La vallée de l’Eure représente un petit territoire au pied de la ville d’Uzès. L’Eure était à l’origine une source antique qui donna naissance à un aqueduc romain. Tout a commencé au 1er siècle, lorsque les Romains décidèrent d’exploiter une eau abondante qui prenait sa source à la rivière de l’Alzon à Uzès (source de l’Eure). Ils décidèrent ensuite de l’acheminer jusqu’à Nîmes via un aqueduc long de 50km dont le Pont du Gard faisait partie intégrante.
Aujourd’hui, la source alimente toujours la ville d’Uzès en eau potable mais il ne reste de visible qu’un bassin bordé des ruines d’un ancien lavoir aux ouvertures en ogives, d’anciens moulins et filatures. Avec ses platanes et peupliers, la vallée de l’Eure est une oasis d’ombre et de fraîcheur au décor champêtre. Le sentier de la vallée de l’Eure, de 2h environ sur 5km, promet une belle balade bucolique et une belle vue sur la cité Ducale.
Mais qui dit vallée de l’Eure, dit Uzès. Il ne faudrait surtout pas manquer cette ville emblématique du Gard. Uzès est le plus ancien Duché de France qui subsiste encore. C’est une ville chargée d’histoire dans laquelle il fait bon se promener à travers ses jolies rues médiévales. De nombreuses boutiques et galeries d’art sont installées dans les vielles bâtisses. Parmi les incontournables, il y a la place aux Herbes, le duché, la cathédrale Saint-Theodorit, l’église Saint-Etienne, le jardin médiéval, la tour du Roi … La ville propose un programme d’animations culturelles riche et varié : fête de l’olive, fête de la truffe, les nuits musicales, les médiévales … Il y a de la vie à Uzès !
La plage de l’Espiguette
Je ne pouvais pas évoquer les plus beaux sites naturels du Gard sans présenter la plage de l’Espiguette ! Situé au Grau du Roi, c’est un site unique en Europe. 10 km de sable fin, une langue de sable vierge de toute construction, des dunes à perte de vue … C’est un milieu naturel sensible à forte valeur écologique qui recèle d’une riche faune et flore.
La plage de l’Espiguette constitue l’un des plus beaux systèmes dunaires du nord du bassin Méditerranéen, avec des dunes mobiles de types saharien (barkanes), des dunes blanches à oyats ou des dunes à genévrier de Phénicie. Ainsi l’Espiguette est l’une des rares plages où il peut y avoir l’ensablement. Il peut d’ailleurs être spectaculaire, pouvant atteindre jusqu’à 12 mètres de haut. Le massif dunaire est essentiel pour protéger les terres lors des tempêtes.
Malheureusement, la montée du niveau de la mer malmène ces fragiles édifices naturels. Des programmes de consolidation/reconstitution des dunes sont menés notamment à l’aide de barrages de piquets de bois qui piègent le sable (appelés Ganivelles). Ils sont implantés sur l’ensemble du littoral Camarguais et du Golfe du Lion. Se distinguant par sa nature vierge et sa qualité des eaux, c’est une plage incontournable du Gard !