Un week-end en Cévennes

Tout d’abord, il faut savoir que les Cévennes sont un territoire unique qui possède une biodiversité remarquable. Elles sont recouvertes à 72 % de forêts et hébergent 2400 espèces animales (nombreux rapaces) et 11 000 espèces végétales. C’est donc le lieu idéal pour se mettre au vert et vibrer au rythme de la nature !

Créé en 1970, le parc national des Cévennes est principalement situé sur les départements de la Lozère, du Gard et de l’Ardèche. C’est un territoire de moyenne montagne s’étalant sur 122 communes et formé par 4 entités géographiques distinctes : le massif de l’Aigoual, le Causse Méjean avec les Gorges du Tarn et de la Jonte, le mont Lozère et les vallées cévenoles.

Dans le parc national des Cévennes, vous trouverez de jolis villages tel qu’Anduze, Vézénobres, Saint-Jean-du-Gard ou encore Aujac ou Bonnevaux.  Les activités de plein air ne manquent pas : vélo, randonnée, vélorail des Cévennes, train à vapeur des Cévennes, visite de la Bambouseraie, accrobranche, rafting …

Nous commençons notre week-end par la visite de la Bambouseraie en Cévennes située sur la commune de Générargues, proche d’Anduze. Classée parmi les plus beaux jardins de France, la Bambouseraie offre un vaste espace de 34 hectares pour se promener au cœur d’une nature exotique. Elle propose plus de mille variétés de plantes, arbres et fleurs provenant des 4 coins du monde.

C’est à un cévenol passionné de botanique, Eugène Mazel, à qui l’on doit la création de ce jardin pas comme les autres en 1856. Ayant hérité de la fortune de son oncle, il décide de la mettre au service de l’horticulture et des sciences naturelles. En 1855 il commence donc l’aménagement du domaine, construit les canaux d’irrigation… Puis il réalise ses premières plantations de bambous en 1856. Il essaie d’acclimater des espèces exotiques en provenance d’Amérique du nord, du Japon et de l’Himalaya. Mais il connait des problèmes financiers et Gaston Nègre rachète la Bambouseraie en 1902. Il poursuit l’œuvre de Mazel suivi de son fils Maurice Nègre. C’est d’ailleurs lui qui décide d’ouvrir le lieu au public moyennant un droit d’entrée. Depuis 2004, la fille de Maurice Nègre et son mari veillent sur le domaine. La Bambouseraie des Cévennes est donc une histoire de famille et de passion !

Vous y trouverez différents espaces très agréables :
Une forêt de bambous géants, un bambousarium pour présenter les différentes variétés de bambous présentes sur le site, un jardin japonais, le vallon du dragon, un village laotien, des serres construites en 1860, un jardin floral, des bassins, un labyrinthe et une balade aérienne.

J’ai particulièrement aimé le vallon des dragons, l’allée des palmiers de Chine & la balade aérienne que je conseille pour le fun !

Après s’être restaurés à la Bambouseraie, qui propose d’ailleurs de très bons sandwichs avec produits locaux, nous prenons la direction de la gare d’Anduze pour embarquer à bord du train à vapeur des Cévennes. En route sur les chemins de fer d’autrefois dans un authentique train à vapeur ! Le parcours couvre les 13 kilomètres qui séparent Anduze et Saint-Jean du Gard. Sur le chemin, on ne peut qu’apprécier la vue dégagée sur la campagne Cévenole et le passage de viaducs permettant d’admirer les Gardons.

Pour plus de détails sur le train à vapeur des Cévennes, je vous invite à lire cet article qui lui est dédié : >> Voyage dans le temps à bord du train à vapeur des Cévennes

Après 1h30 de balade en train, nous repartons à pieds de la gare d’Anduze pour aller explorer cette jolie ville. Anduze est située sur une montagne et au bord de la rivière du Gardon. Ce qui en a fait de tout temps un lieu stratégique pour implanter des habitations. A son apogée au XVIème siècle, la ville comptait 7000 personnes à l’intérieur de ses murailles (contre environ 3500 aujourd’hui). Ceci explique les ruelles étroites bordées d’immeubles construits en hauteur pour gagner de la place.

Nous passons par le parc des Cordeliers près de la gare qui est tout joli, puis nous découvrons les petites ruelles médiévales d’Anduze et son marché couvert. Sur la place couverte on peut admirer les halles édifiées en 1453. La place est entourée d’édifices  assez  importants avec de nombreux porches en grès qui étaient les résidences de familles bourgeoises. Mais ce n’est pas tout, sur cette place on trouve une curiosité qui attire tout de suite le regard : la fontaine Pagode. Posée en 1649, elle aurait été offerte à la ville par deux de ses consuls, des négociants qui commerçaient avec l’Orient. Toutes ses tuiles sont en céramique colorée et vernissée. Elle est classée Monument Historique depuis le 21 février 1914.

Nous prenons le temps de boire un verre sur cette place pleine de vie. Puis nous traversons les petites ruelles aux jolies boutiques pour ressortir vers la rue « Plan de brie ». De là nous apercevons le temple protestant qui est un imposant bâtiment en colonnades près de la Mairie. Nous nous dirigeons vers la tour de l’horloge dont la construction commença en 1320 et dura une cinquantaine d’années. Avec 3 étages et une terrasse, c’était une tour de guet et un moyen de défense contre les mercenaires qui sévissaient lors de la Guerre de Cent ans.  Nous nous promenons ensuite sur les quais en hauteur qui dominent le fameux Gardon d’Anduze. L’ambiance y est agréable, les fleurs, les maisons colorées, les falaises, le soleil, tout est au rendez-vous. Nous rerentrons dans le village au niveau de la rue du Pont puis nous nous laissons porter au grès des placettes et des petites rues.

Après avoir fait quelques boutiques, nous retournons à la voiture pour aller nous installer dans notre gîte.

Nous avions réservé dans une chaleureuse chambre d’hôtes à Bagard (10 minutes d’Anduze). Nous avons été charmés par cette maison typiquement Provençale entièrement restaurée et transformée en un petit bijou de design. Les éléments conservés se marient à merveille avec la belle décoration artistique, moderne et épurée. Au Croissant de Lune, Brigitte et Christophe nous ont accueillis à bras ouverts. On avait l’impression d’être des invités et non des clients. Ils nous ont de suite proposé un petit apéritif alors qu’ils étaient débordés avec le repas à préparer pour la table d’hôtes.

Leur maison est un havre de paix, c’est une ancienne oliveraie dont ils ont su garder toute l’authenticité. Ils ont durement travaillé pour arriver à ce résultat. A l’extérieur, il y a 4000 m2 pour se prélasser : une grande piscine, une terrasse couverte à proximité, une terrasse devant la maison avec cuisine extérieur, un autre espace salon de jardin un peu plus loin.  A l’intérieur, il y a 3 chambres d’hôtes et 2 gîtes. Tout le mobilier est extrêmement moderne et confortable. Dans notre chambre « Eileen Gray », nous avons été conquis par la literie, la grande douche à l’italienne, le miroir qui s’allume, les produits Rituals … Encore mieux qu’à l’hôtel ! Bref vous l’aurez compris, je suis fan et je ne peux que vous conseiller cette pépite pour votre prochain séjour Cévenol !

>> Croissant de Lune

Sur leurs bons conseils nous repartons sur Anduze pour aller dîner. Nous avons dégusté un super repas au restaurant « l’Histoire sans faim ». Seulement quelques plats proposés sur la carte (ce qui était un bon indicateur) réalisés avec des produits régionaux et de saison. Des plats originaux, pleins de saveurs et très bien servis. Je recommande aussi ce restaurant !

Le lendemain après avoir profité d’un bain de soleil près de la piscine, nous reprenons la route en direction de Vézénobres. Classé « Plus beaux villages de France », ce village médiéval aux ruelles pavées et passages voûtés est un haut lieu de la Figue.

Nous nous garons d’ailleurs sur le parking en contrebas de la Maison de la Figue. Nous empruntons les petites ruelles qui montent avant de passer dans le passage vouté de la rue du Porche qui nous fait déboucher sur la Grand Rue. De là nous montons en haut du village en arpentant ses ruelles en direction de la table d’orientation. En haut un beau panorama Cévenol nous attend.

De nombreux témoignages architecturaux racontent l’histoire mouvementée de Vézénobres : la Rue des Maisons Romanes, la Porte Sabran du XIIIe, les passages voûtés, les ruelles pavées étroites, la Maison d’Adam et Ève d’époque Renaissance, la Grand’Rue…

Au carrefour des Cévennes et de la Provence, le village perché de Vézénobres était l’étape majeure d’une voie romaine puis d’un chemin médiéval reliant le littoral méditerranéen au nord du Massif Central. Oppidum dans l’antiquité puis forteresse, la ville a connu un important essor démographique et économique aux XIe et XIIe siècles. Au XVIIe siècle, pour répondre au grand développement de la production de la figue sèche, les maisons s’équipèrent de grandes pièces ouvertes voûtées, dans lesquelles on pendait les colliers de figues. Voilà pourquoi Vézénobres est la capitale de la figue !

Il existe aujourd’hui un verger conservatoire de figuiers d’un millier d’arbres d’une centaine de variétés. Chaque mois de septembre, c’est ici qu’ont lieu les journées méditerranéennes de la figue : la « Figoulade ». Après notre petit tour nous redescendons déjeuner dans la crêperie de la Grand rue. C’était très bon, je la conseille, décidément en Cévennes c’est un carton plein pour mes papilles !

C’est ainsi que se termine notre doux week-end Cévenol. J’espère vous avoir donné envie d’aller découvrir cette destination 🙂