Du haut de ses 658 mètres de haut, le Pic Saint-Loup est le roi des garrigues Montpelliéraines. Avec sa longue crête boisée, il domine un territoire unique qui compte parmi les plus arrosés du Languedoc. Plusieurs beaux villages typiques sont à découvrir aux alentours : Les Matelles, Saint-Jean-de-Cucules, Saint-Martin-de-Londres, Notre-Dame-de-Londres, Saint-Mathieu-de-Tréviers, Viols-le-fort … Oui je sais, certains noms sont particuliers 😉
Je vous propose aujourd’hui de nous intéresser plus en détails à 3 charmants villages.
Les Matelles
Situé au sud du Pic Saint-Loup à 17 kilomètres de Montpellier, le joli village médiéval «Les Matelles» date du XIIème siècle. Le site est occupé depuis le paléolithique, comme en témoigne son musée (la Maison des Consuls) où l’on peut voir les résultats de plusieurs fouilles archéologiques effectuées autour du village. Une première église entourée d’un cimetière fut très probablement élevée au haut Moyen-Âge puis un habitat se développa au X-XI ème siècle. On peut imaginer que les habitants du lieu sont venus s’y installer pour profiter de la rivière « le Lirou » et des arbres qui l’entouraient. Ces premiers habitants vivaient principalement de l’exploitation des chênes verts pour la fabrication de charbon de bois et de l’élevage de moutons.
L’entrée dans l’Histoire du village des Matelles est discrète et tardive. En 1285, il intègre «La République de Montferrand» et en devient même la capitale grâce à ses imposants remparts. Les assemblées générales qui s’y tenaient régulièrement réunissaient «les syndics», les représentants des 12 paroisses et le châtelain (délégué du comte-évêque demeurant au château de Montferrand) qui présidait l’assemblée.
C’est en 1276 que l’évêque de Maguelone Bérenger de Frédol créé la communauté ou République « du Laval de Montferrand ». Au début 6 paroisses y participaient, avant d’être rejointes par 6 autres dont Les Matelles. Cette communauté décentralisée bénéficiait d’une certaine liberté et de certains privilèges (franchises sur les successions directes, diminution des droits de montures, organisation de foires …).
Les Matelles devint un lieu de passage et d’échange, le village qui s’enrichit se développe et se dote de nouveaux remparts. Au cours du Moyen Âge, trois expansions successives donnent lieu à la réalisation de murailles. La dernière date de 1425 et est celle que l’on peut contempler aujourd’hui. A partir du XIX e siècle, la population s’installe hors les murs, délaissant peu à peu le village médiéval.
Véritable village de charme, Les Matelles a conservé ses remparts, ses portes fortifiées, ses ruelles hautes et fleuries, ses maisons paysannes … Son musée «La maison des Consuls» ouvert en 1954 est une ancienne maison de notable. Il offre un savoureux mélange de préhistoire et d’art contemporain.
A voir aux Matelles :
Ses portes fortifiées et ses remparts, la tour du clocher et l’horloge, l’église, la rue droite, la place du Lirou, la rue haute et la rue des Grenadiers, la place du Château, la rue des Consuls, la maison des Consuls, la rue de la Savoye, la rue des arcs-bouttants …
Côté balade, il est sympa de se promener vers la source du Lirou qui après de fortes pluies se transforme en cascade. Personnellement, j’aime bien aussi randonner vers le pont Roman des Matelles et la tour de Vias. Je vous en parlerai dans un prochain article !
Murles
Murles est situé à 20 kilomètres environ au nord-ouest de Montpellier. Cette cité d’un peu plus de 350 habitants a su conserver son caractère rural et historique. Elle s’est construite aux alentours du XIème siècle sous l’égide de la famille des Montlaur de Murles qui y possédait un château avant de partir s’établir à Montpellier au XVIIème. Il ne reste aujourd’hui que quelques vestiges de leur château : nationalisé à la Révolution, il a été vendu à un particulier et transformé en carrière de pierre.
Les amateurs connaissent peut-être la tradition de la confrérie des Barons de Caravètes ? Elle existe depuis 1216 et le siège est aujourd’hui installé dans la Tour des Pins à Montpellier. A l’origine la Baronnie se situait sur la commune de Murles avant d’être cédée en 1273 à la Métropole. Cette tradition célébrait les relations commerciales entre le village et la ville de Montpellier. De nos jours, cette association regroupe près de 600 familles et cultive l’objectif de regrouper des ambassadeurs des traditions Montpelliéraines.
Lors d’une promenade sur le territoire du Grand Pic-Saint-Loup, je ne peux que vous conseiller de vous y arrêter. Le village de Murles a su conserver un caractère rural et un environnement de qualité. La richesse de son passé, la qualité de son vignoble, la beauté et le fleurissement du vieux village en font une commune à part…
A voir à Murles :
- L’église Saint-Jean Baptises de Murles : l’église romane est située à près d’un kilomètre du centre
- Les ruines du château des Montlaur (XIe et XIIe siècles)
Saint-Martin de Londres
Voici un autre charmant village typique du Languedoc situé à 26 Km seulement de la Métropole Montpelliéraine. A proximité du Pic Saint-Loup et de l’Hortus, des Gorges de l’Hérault et de la Buèges, il s’inscrit dans un environnement privilégié.
Le bassin de Londres tiendrait son nom du mot patois « dundras » qui signifie terrain marécageux. Les trois villages qui portent le nom de Londres, ont donc pour sol un terrain marécageux et désormais sec. Ce n’est qu’au XIe siècle que « dundras » est devenu Londres. Toujours au XIe siècle, la seigneurie de Saint Martin appartenait à la famille des Guilhem de Mantarnaud. En 1088 Ademar Guilhem de Montarnaud et son épouse donnèrent au monastère de Gellone (Saint-Guilhem-le-désert) l’église de Saint Martin de Londres, le cimetière et tout ce qui appartenait à l’église. De 1351 jusqu’à la Révolution Française les évêques furent les suzerains des villages situés dans le vallon de Londres.
Parlons architecture … En 1162 le village était formé de deux parties distinctes : l’enclos du cimetière et la ville. Dans l’enclos du cimetière se trouvait : l’église, la maison seigneuriale, une tour et la maison du prieur/des Clercs. L’insécurité du XIIème siècle força le seigneur à construire de hautes murailles pour se défendre. L’enclos du cimetière fut alors fortifié et nommé « le vieux fort ».
Au XIVe siècle de nouvelles fortifications enveloppèrent toute la ville. Trois portes, 5 tours protégeaient la cité et permettaient de contrôler les entrées dans le village. Ces fortifications furent malheureusement démolies au XIXème siècle mais une partie subsiste encore. Il reste aussi aujourd’hui une porte qui menait au « vieux fort » et quelques tours, notamment la tour de l’Horloge et la tour d’Arnaud.
Le village de Saint-Martin-de-Londres possède l’un des monuments romans les mieux conservés du Languedoc : son église dissimulée derrière une enceinte médiévale. L’église Saint-Martin fût construite au XIème siècle d’après les principes du « premier art roman » caractérisé par une forte influence lombarde. Elle fût construite selon un plan en tréflé (composé de 3 absides) ce qui est unique en bas Languedoc. Sobre et harmonieuse, magnifiquement conservée et classée Monument historique, elle ne cesse d’intriguer.
Lors de votre visite, ne manquez pas de déambuler dans les ruelles bordées de maisons aux volets colorés et aux balcons fleuris. Vous pourrez descendre vers la place ombragée de platanes centenaires et vous attarder près de la fontaine.
A voir à Saint-Martin de Londres :
- L’église romane Saint-Martin (XIème siècle)
- Les vestiges des remparts (XIIᵉ et XVᵉ siècle)
- La tour de l’Horloge
- La place de la Fontaine
- Les nombreuses ruelles et maisons pittoresques au cœur de l’ancien village
- A proximité : le ravin des Arcs, un étroit canyon aux parois hautes de 150 à 200 mètres. Il doit son nom à la présence de plusieurs arches naturelles.
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