Qui dit venir séjourner ou vivre à Montpellier dit gravir le Pic Saint-Loup ! C’est un incontournable de l’arrière-pays Héraultais. Du haut de ses 658 mètres, notre pic domine les garrigues Montpelliéraines et est visible jusqu’au littoral. Partir à son ascension permet de découvrir une faune et une flore qui tranche avec celle du bord de mer. La randonnée est agréable en toute saison, et tout en haut, la vue depuis la croix mérite le détour. A vous de jouer !
Dans le paysage Montpelliérain, le Pic Saint-Loup et l’Hortus sont des institutions. Respectivement à 658 et 512 mètres de haut, ils sont visibles d’une partie du département. Aux portes des Cévennes, le Pic Saint-Loup s’étire sur 6 kilomètres entre les villages de Cazevieille et Saint-Mathieu-de-Tréviers. Avec sa longue crête boisée, il domine un territoire unique qui compte parmi les plus arrosés du Languedoc. En face du roi des garrigues Montpelliéraines on remarque aussi l’Hortus. Ses falaises de calcaire blanches s’étalent sur un kilomètre. Ce sont deux des plus beaux sites de randonnée de la région de Montpellier, des sites classés Natura 2000 hébergeant de nombreux rapaces.
La randonnée du Pic Saint Loup est un incontournable. Ce GR a d’ailleurs été désigné « sentier préféré des français » en 2020 lors de la quatrième édition du concours organisé par la Fédération Française de la Randonnée pédestre. Son sommet est accessible à pied en environ 1 heure / 1 heure et demi de marche. En haut, la chapelle Saint-Joseph et la croix du Pic Saint-Loup sont deux points d’intérêts intéressants du parcours. Elles sont toutes deux liées à des légendes et traditions que je vais me faire un plaisir de vous détailler plus bas. Mais d’abord, direction le sommet !
2 itinéraires possibles
Pour gravir le Pic, deux itinéraires sont réalisables par la face sud. Ils sont à peu près équivalents en termes de difficulté :
➡️ Depuis le village de Cazevielle. Le parcours est d’environ 6km pour 2h30 – 3h aller/retour en comptant une pause de 30min au sommet. Le niveau de difficulté est moyen car l’ensemble du parcours s’effectue sans difficulté mais à la fin la montée est un peu raide et rocailleuse.
➡️ Depuis le village de Saint-Mathieu-de-Tréviers. Le parcours est d’environ 8,5 Km pour 4h- 4h30 de marche aller/retour en comptant les pauses. Ce parcours ombragé en sous-bois est moins fréquenté que celui qui part de Cazevielle. Sur le chemin, vous pourrez admirer les ruines du Château de Montferrand. (Attention aux éboulements, ce site est malheureusement en danger). Le niveau de difficulté est moyen également, les 2 chemins se retrouvent à un croisement (la croisette) et ne font plus qu’un sur la dernière partie du parcours, la montée rocailleuse.
Je vous propose aujourd’hui de nous intéresser à la randonnée qui part de Cazevielle. C’est la plus pratique et rapide.
Détails de la randonnée depuis Cazevielle
Le point de départ se trouve dans le joli petit village de Cazevielle. Il n’y a pas beaucoup de commerces par ici, mais en saison vous trouverez un foodtruck pour vous restaurer. Il y a aussi une boulangerie ouverte de 10h30 à 16h30 le samedi.
Le parking est bien indiqué « parking pic saint-loup » sur toutes les applications gps. Il y a aussi des pancartes qui vous y conduiront. Le parking est GRATUIT et suffisamment grand pour accueillir des centaines de véhicules. Malheureusement au printemps et en été il déborde, ce qui pousse les collectivités à envisager de créer un autre parking, payant cette fois.
Vous trouverez le départ de la randonnée dans le fond du parking à gauche. Une pancarte présentant le territoire et le parcours vous attend. Ensuite, le chemin s’engage à droite sur un terrain rocailleux qui commence déjà à monter dans la garrigue.
A un moment donné dans la montée, sur votre gauche, vous apercevrez une tour en ruine perchée sur une colline. Il s’agit d’une ancienne tour de guet qui appartenait au Château de Montferrand.
Tout au long de la randonnée, il faudra suivre le marquage du GR 60, c’est-à-dire les traits rouge et blanc mais aussi les traits jaunes qui représentent une « promenade » ou courte randonnée.
Les pierres sont souvent en pic, d’autres sont plates et lisses à cause de la fréquentation, les chaussures de randonnée sont vraiment conseillées.
Lors de cette randonnée, n’hésitez pas à vous familiariser avec la végétation. Vous découvrirez par exemple une multitude d’arbustes comme le Génévrier, le thym, le romarin, l’Arbousier mais aussi des chênes kermès et de nombreuses plantes locales.
Par ailleurs vous observerez de nombreuses vignes à l’horizon. Le Pic Saint-Loup est un terroir viticole dont la réputation n’est plus à faire. L’appellation Pic Saint-Loup s’étend jusqu’au Gard sur 17 communes et sa superficie totale est de 5300 hectares. Ce territoire profite d’un climat bien particulier, avec des pluies abondantes en automne et hiver, un climat chaud et sec en été. Le mistral y souffle toute l’année ce qui permet d’assécher l’atmosphère et de protéger les vignes d’une trop forte humidité.
A plusieurs reprises, vous apercevrez la croix du Pic Saint-Loup, notre terminus !
Lors d’un passage plat, ne ratez pas sur votre droite la combe de Mortiès. Il s’agit d’une vallée ou d’une cuvette creusée dans un sommet, elle a été grignotée par l’érosion. Elle héberge en son centre le domaine viticole Mas Mortiès.
Quelques temps plus tard, vous arrivez à la Croisette. C’est ici que se croisent plusieurs chemins, notamment celui qui vient de Saint-Mathieu-de-Trèviers. Comme l’indique le panneau, voici la partie la plus difficile de la randonnée. Il ne reste qu’une centaine de mètres à gravir mais la montée est raide. Il faudra parfois monter sur des gros blocs de roche pour progresser.
Enfin vous voilà arrivé au sommet ! Vous arrivez face à la chapelle Saint Joseph. On trouve mention de cette chapelle dès 1662, l’ermitage servit d’abri aux ermites venus surveiller le sanctuaire.
En face, si vous vous rapprochez de la ligne de crête (soyez prudent) vous apercevrez un beau panorama. Au premier plan, l’Hortus et le château de Viviourès (une belle rando). Au loin droit devant, les Cévennes et le Mont Aigoual. Au loin, un peu plus à gauche, la plaine du Larzac et le parc naturel régional des Grands Causses.
Si vous longez la crête sur la gauche, vous arriverez au pied de la célèbre croix du Pic-Saint-Loup. De là une très belle vue sur les crêtes, la meilleure selon moi !
Il ne vous reste qu’à rebrousser chemin et reprendre la même route pour retourner à votre point de départ 🙂
Les légendes du Pic Saint-Loup
Les trois ermites
Il existe plusieurs versions et ouvrages sur le sujet, mais voici la plus commune :
Au XIème siècle sur le roc d’Esparon à Saint-Martin-de-Londres, une puissante forteresse, vivait la veuve d’un seigneur et ses trois fils : Loup, Guiral et Clair. A l’adolescence les trois frères tombèrent amoureux d’une même belle dame orpheline : Irène du château de Viviourès sur l’Hortus. Les trois frères avaient chacun leur qualité et étaient riches, elle ne savait comment faire son choix. Après réflexion, elle leur répondit qu’elle épouserait le plus glorieux et brave. Tous trois partirent en croisade sur la Terre Sainte.
Quelques années plus tard, ils revinrent couverts de gloire. Mais sur le chemin du retour ils croisèrent un cortège funéraire se dirigeant vers la chapelle Notre-Dame d’Aleyrac. C’était celui d’Irène qui avait succombé à sa peine. Désespérés de chagrin ils décidèrent de consacrer leur vie à Dieu et de vivre en ermite. Ils montèrent chacun sur l’un des trois monts formant un triangle autour du village. Chaque année pour Noël, ils allumaient un grand feu que l’on voyait de la plaine pour signaler leur présence. Un Noël, il n’en eut plus que deux brasiers, puis un seul, puis aucun. Les trois ermites étaient morts.
En leur souvenir, on appela les monts par leurs noms. Celui sur lequel vivait Guiral s’est appelé Saint-Guiral (un mont dans les Cévennes), il est situé près du Mont Aigoual. Celui sur lequel vivait Loup est devenu le Pic Saint-Loup. Celui sur lequel vivait Clair, est devenu le Mont Saint-Clair. C’est autour de ce mont qu’est bâtie la ville de Sète.
La légende de la croix
Erigée en 1911, la croix de fer d’environ 10 mètres de haut succède à la croix en bois plantée sur le piton rocheux. Jusque dans les années 60 on pratiquait chaque année un pèlerinage le 19 mars, jour de la Saint-Joseph. Les habitants de la vallée et même de Montpellier venaient monter en haut du Pic Saint-Loup et toucher le clou de cuivre scellé dans la roche représentant le point le plus haut du Pic. En récitant la « prière du clou », les demoiselles pouvaient voir leur vœu d’être mariée dans l’année exaucé.
* Pour information, la croix de fer actuelle date de juillet 2020 car la croix d’origine a été sciée et vandalisée pendant le confinement en mai 2020. Grâce à un grand élan de solidarité, elle a été remplacée rapidement.
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Adeline – Inspiration Occitane